À l’instar du sexisme ou du racisme, le terme d’âgisme renvoie à une forme de mépris social exprimé à l’égard des individus en raison de leur âge.
Selon l’ONU, l’âgisme regroupe les stéréotypes (la façon d’envisager l’âge), les préjugés (ce qu’inspire l’âge) et la discrimination (la façon de se comporter), dont on est soi-même victime ou dont autrui est victime en raison de l’âge.
L’âgisme est partout : dans nos institutions, dans nos relations et en nous-mêmes. Par exemple, l’âgisme est dans les politiques qui tendent au rationnement des soins de santé en fonction de l’âge, dans les pratiques qui limitent les possibilités des jeunes de contribuer à la prise de décision sur le lieu d’études ou de travail, dans les comportements condescendants adoptés dans le cadre de relations entre jeunes et personnes âgées et dans les limites que les personnes âgées s’imposent, parfois à cause de stéréotypes intériorisés sur ce qu’une personne d’un certain âge peut être ou peut faire. Un bon exemple d’âgisme croisant la question du genre est la façon dont on problématise la ménopause chez les femmes, alors que l’andropause, phénomène tout aussi tangible, ne fait l’objet d’aucun préjugé.
L’âgisme peut modifier la perception que nous avons de nous-mêmes, éroder la solidarité entre les générations, limiter notre capacité à tirer profit de la contribution des jeunes et des personnes âgées, ou en diminuer l’importance, et il peut avoir des répercussions sur notre santé, notre longévité et notre bien-être ainsi que des conséquences économiques non négligeables. Surtout, l’âgisme, qu’il s’agisse de jeunisme ou de gérontocratie, repose sur une inégale répartition du pouvoir entre générations, et relève avant tout d’une question d’ordre politique.