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Assistance sexuelle

L’assistance sexuelle est un accompagnement sensuel, érotique ou sexuel, réalisé à la demande d’une personne en situation de handicap. Cet accompagnement peut prendre plusieurs formes, allant de la discussion à l’acte sexuel. Il a pour but, selon l’association Appas (Association pour la promotion de l’accompagnement sexuel), de « faire entendre la voix des personnes “handicapées” souffrant d’isolement et de misère affectives et sexuelles et de leur permettre d’accéder à l’expérience de l’exploration et de la découverte de leur corporéité à travers l’écoute, le toucher, les massages, les caresses et, si c’est leur choix et leur demande, par l’accompagnement sexuel ».

C’est dans les années 1970 aux États-Unis que l’idée d’assistance sexuelle voit le jour, chez les sexologues Masters et Johnson qui inventent le terme de « sex surrogate » (« partenaire de remplacement ») susceptible de dispenser une aide sexuelle aux personnes rencontrant des difficultés.

En France, ces débats sont relayés en 2007 lors du colloque « Dépendance physique : intimité et sexualité », mais l’accompagnement sexuel se heurte à l’interdit de la prostitution. Dans la loi française, le proxénétisme et le racolage sont interdits, mais pas l’action de se prostituer : l’assistance sexuelle profite donc d’un flou juridique pour se développer. Mais il n’existe aujourd’hui en France qu’une seule formation d’assistant·e sexuel, alors que différents pays européens, comme la Suisse, le Danemark, la Belgique ou l’Autriche, autorisent cette activité.

En France, le droit à l’accompagnement sexuel, sensuel ou érotique des personnes en situation de handicap provoque un débat, car au sein même des associations visant à promouvoir les droits des personnes handicapées, l’opinion est divisée. Des associations comme l’Appas revendiquent un accompagnement sexuel par l’écoute des besoins de la personne qui en a fait la demande. Il s’agit, pour ces entités, d’obtenir un droit qui découle d’une liberté fondamentale édictée par l’OMS en 2002 à l’occasion d’un texte sur la santé sexuelle : le droit à une sexualité respectueuse, libre, consensuelle et agréable. D’autres militant·es soutiennent, au contraire, que l’assistance sexuelle n’est pas une solution, car elle provoque une marginalisation supplémentaire. Dans le contexte d’une stigmatisation de la sexualité des personnes handis (jugée moins importante, marginale, impossible ou inexistante), le recours aux services de l’assistance sexuelle renforcerait l’idée selon laquelle la vie sexuelle des personnes en situation de handicap se distingue de celle des personnes sans handicap, créant de fait une discrimination supplémentaire.

Ce texte a été rédigé par des étudiant·es du master Études sur le genre

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