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Black feminism – Afroféminisme

Les femmes noires ou afrodescendantes ont toujours été partie prenante des luttes féministes mais leurs écrits et leurs noms sont invisibilisés dans le mouvement féministe.

Les premières voix d’un féminisme noir ont émergé aux États-Unis au XIXe siècle sous le nom de féminisme noir (black feminism), face au déni des problématiques spécifiques des femmes noires (les débats d’époque au sujet de la citoyenneté et du droit de vote portaient sur la priorité à accorder aux hommes noirs ou aux femmes blanches). Les figures de la militante Harriet Tubman ou plus tard de la journaliste Ida B. Wells sont de bons exemples de cet engagement multiple. Le black feminism s’est ainsi diffusé de façon importante, l’histoire états-unienne étant marquée par l’esclavage et la ségrégation raciale.

Le black feminism n’est pas synonyme de féministes noires, mais un courant de pensée politique qui a défini la domination de genre sans l’isoler des autres rapports de pouvoir, notamment ceux liés à la race ou la classe. Ce mouvement qui préfigure les analyses “intersectionnelles”, est notamment incarné par Angela Davis dans les années 1960, proche du Black Panther Party, puis bell hooks ou encore Audre Lorde, poétesse et essayiste, qui ajoute la question lesbienne à ce combat pour la reconnaissance.

En France cette histoire prend racine dans les engagements des sœurs Nardal, qui construisent le terme de « négritude » dans l’entre-deux-guerres, puis à travers les ouvrages pionniers d’Awa Thiam, essai publié en 1978, La parole aux négresses, et de Mariama Bâ, Une si longue lettre, roman épistolaire paru en 1979. Ces écrits fracassent l’idée d’une République française universaliste, qui serait indifférente à la race.

Aujourd’hui, à l’intersection du racisme et du féminisme, l’afroféminisme s’attache à redonner une place et à faire entendre les revendications propres des femmes noires, d’origines africaine ou antillaise, en lien avec l’histoire des violences coloniales qui rencontrent en écho les luttes actuelles : de la prédation sexuelle des hommes blancs aux stérilisations forcées dans les espaces coloniaux à la sexualisation contemporaine des femmes noires par le “blanctriarcat”.