Si le discours féministe existe dès le Moyen-Age, il ne devient un mouvement politique structuré qu’au XIXe siècle.
Le mot « féminisme », inventé par un médecin pour qualifier des hommes atteint de la tuberculose qui entraînerait leur « féminisation », est repris par les militantes françaises à la fin du XIXe siècle puis s’étendra rapidement en Angleterre.
Le féminisme occidental majoritaire est découpé en trois vagues, métaphore qui souligne la dimension chorale et cyclique des mobilisations de femmes pour leurs droits :
- la première vague commence avec la révolution industrielle au XIXe siècle. Elle est majoritairement portée par des femmes blanches de milieux aisés. Les revendications portent sur l’accès au suffrage, le droit au travail, à l’éducation, au divorce, à la maîtrise de leurs biens.
- la deuxième vague commence après la Seconde Guerre mondiale et s’attaque à la répartition des rôles et à la domination masculine. Les concepts de sexisme et de patriarcat apparaissent. Les revendications s’étendent à la sphère privée : famille, sexualité, procréation, violences faites aux femmes, inscrivant ces luttes dans une analyse systémique qui dénonce le patriarcat.
- la troisième vague commence à la fin des années 1980. Celle-ci est caractérisée par l’existence de plusieurs courants, les revendications sont fragmentées. Le féminisme s’institutionnalise, avec le développement de politiques publiques. Il se diversifie et devient plus inclusif ; le black feminism fait émerger la notion d’intersectionnalité. Le concept de genre, promu notamment par la philosophe Judith Butler, s’incorpore à l’analyse, montant que les normes sexuées aliènent les femmes comme les hommes.
Entre chaque vague s’est produit un backlash, terme anglais désignant un « retour de bâton » survenant après une période de progressisme politique, utilisé pour la première fois par Susan Faludi, journaliste états-unienne, en 1991.
La question de l’existence d’une quatrième vague est débattue : si un nouvel élan féministe existe actuellement depuis le mouvement #metoo, il n’y a pas eu de réelle coupure temporelle avec la dynamique précédente. Ce renouveau se caractérise notamment par le développement des féminismes sur les réseaux sociaux et par une réappropriation de l’espace public par les femmes et minorités de genre (mouvement des colleureuses). Les revendications portent notamment sur les violences sexistes et sexuelles, dont les féminicides, et sur le corps des femmes, mais cherchent aussi à prolonger ces revendications historiques par une ouverture vers les transidentités et la culture queer.