L’expression désigne un environnement social dans lequel le viol est considéré comme banal. L’environnement est marqué par des préjugés et des idées reçues sur les violences sexuelles, notamment les viols, les violeurs et les violées.
Le mot « culture » est entendu dans son sens sociologique, pour désigner les valeurs et croyances communes à un groupe d’individus.
L’expression a émergé dans les cercles féministes des années 1970 aux États-Unis (rape culture), mais c’est seulement à partir des années 2010 que la notion se diffuse largement.
Cette expression-concept permet de montrer que contrairement à la pensée dominante considérant que le viol est un phénomène rare dû à un « monstre » ou un « fou », il s’agit d’un problème collectif toléré et même favorisé par la société en raison de clichés véhiculés dans les médias : viol commis la nuit, dans une ruelle ou un parking, par un inconnu, alors que les statistiques démontrent que la majorité des viols sont commis par une personne connue, dans la sphère privée et autant de jour que de nuit.
Ces préjugés entretiennent une atmosphère où les coupables se sentent victimes et les victimes coupables, et empêchent de lutter efficacement contre les violences sexuelles.
Font partie de la culture du viol le fait de dire aux femmes quelle tenue porter, quel comportement décent avoir, le fait d’érotiser les agressions sexuelles (exemples caricaturaux des films James Bond), de faire des blagues sexuelles, de demander aux femmes d’être prudentes (ne pas sortir seule la nuit), plutôt que de demander aux hommes de ne pas agresser.