Les personnes intersexes sont des individus nés avec des caractères sexuels (c’est-à-dire génital, gonadique ou chromosomique) qui ne correspondent pas aux définitions binaires types de corps masculin et féminin (Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme). À l’inverse, une personne non-intersexe, c’est-à-dire possédant des caractères sexuels correspondant aux définitions binaires des corps masculins et féminins est appelée « dyadique ».
Bien que les personnes concernées soient nées avec des variations des caractéristiques sexuelles, celles-ci ne sont pas forcément visibles dès la naissance. Ainsi, l’intersexuation peut-elle apparaître à différents moments de la vie : en période prénatale, durant l’enfance, à la puberté ou à l’âge adulte. Environ un enfant sur 2 000 nait intersexe, soit 1,7% de la population française. Les personnes intersexes peuvent s’identifier à tout genre (femme, homme, non-binaire, agenre…) et être cisgenres ou transgenres.
Encore aujourd’hui, l’intersexuation est parfois nommée comme étant de l’hermaphrodisme. Employé par la médecine dès l’Antiquité, ce terme est pourtant biologiquement erroné : les personnes intersexes ne sont pas des personnes mi-hommes, mi-femmes, avec un double appareil génital fonctionnel. Certaines personnes intersexes se sont toutefois réapproprié ce terme stigmatisant, pour en faire une identité politique [source : “Collectif intersexe activiste”]
Dans les sociétés occidentales contemporaines, les nourrissons et les enfants intersexes subissent souvent des traitements hormonaux et/ou chirurgicaux pour que leur corps corresponde aux caractères sexuels dits binaires. Dans la plupart des cas, les médecins convainquent les parents d’imposer à l’enfant un « sexe » s’inscrivant dans les normes de genre, infligeant alors, parfois dès le plus jeune âge, des opérations, des injections d’hormones, des clitoridoplasties, des vagino-plasties, des ablations des gonades testiculaires… Ces pratiques chirurgicales sont critiquées et dénoncées, car elles ne représentent aucune nécessité médicale. Elles peuvent entraîner des stérilisations forcées et des traumatismes pour les enfants concerné·es. [ Source : article du Monde, « Enfants intersexes : les interventions médicales précoces et la question du consentement en débat », 2021].
En 2016, la France a été condamnée à trois reprises par l’ONU pour mutilations sur enfants intersexes. Amnesty International, Human Rights Watch, la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBTGIA+, la Commission nationale consultative des droits de l’homme, le Conseil d’État et des collectifs luttant contre les violences – notamment le Collectif Intersexe Activiste – appellent à l’arrêt de ces pratiques.
Ce texte a été rédigé par des étudiant·es du master Études sur le genre