La Fin des monstres, paru en 2023 aux éditions La Déferlante, est le deuxième essai du journaliste et militant trans féministe Tal Madesta. Il livre un récit autobiographique qui relate son parcours trans (FtM female-to-male), du rejet de sa famille aux discriminations et violences vécues sur un plan individuel qui peuvent s’inscrire plus largement dans l’expérience collective des personnes transgenres en France.
Le titre est un clin d’œil au discours du sociologue trans Paul B. Preciado donné à l’occasion des journées internationales de l’École de la Cause Freudienne à Paris, où il déclare, devant des psychanalystes dont le courant considère les transidentités comme une pathologie depuis longtemps : « Je suis le monstre qui vous parle. Le monstre que vous avez construit avec vos discours et vos pratiques cliniques. Je suis le monstre qui se lève du divan et prend la parole, non pas en tant que patient, mais en tant que citoyen, en tant que votre égal monstrueux. »
Dans son essai, Tal Madesta déconstruit la soi-disant « monstruosité » des personnes trans en les humanisant. « C’est un miroir tendu », écrit-il, renvoyant ce regard à une société transphobe, le vrai monstre selon lui. Tal Madesta revient aussi sur le processus par lequel devenir un homme comme les autres, tout en refusant d’être comme eux : « Je vivrais comme une haute trahison envers les femmes et envers moi-même de construire ma masculinité sur les vestiges désœuvrés de la leur […] La transition […] ne me fera jamais abdiquer ma solidarité envers les femmes et envers l’enfant que j’étais ».
La Fin des monstres est un essai accessible à tous publics. Il sensibilise à l’ensemble des enjeux transidentitaires comme les difficultés de transitionner et d’avoir son identité approuvée par des institutions étatiques, la désinformation générale ainsi que les violences psychologiques, physiques et sexuelles que subissent les personnes trans. Selon les mots de l’auteur : « La transphobie est la scarification ultime, viscérale et quotidienne ».
Ce texte a été rédigé par des étudiant·es du master Études sur le genre
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