Hourya Bentouhami est philosophe, maîtresse de conférences en philosophie sociale et politique à l’Université de Toulouse Jean Jaurès. Elle est également membre de l’Institut universitaire de France.
Après avoir travaillé sur la non-violence dans le cadre de sa thèse intitulée « Le dépôt des armes : la non-violence et la désobéissance civile comme déconstruction et reconstruction politique » (2009), ses recherches les plus récentes portent essentiellement sur la race et le genre dans une perspective féministe et postcoloniale. Dans un ouvrage collectif intitulé Racismes de France (2020), elle a d’ailleurs mené une réflexion sur l’importance de Penser les marges ensemble grâce à l’intersectionnalité.
Dans ses écrits, Hourya Bentouhami pense la co-construction des rapports de sexe, de race et de classe. Dans Race, cultures, identités : une approche féministe et postcoloniale, publié en 2015, elle mobilise ces approches pour s’interroger sur les difficultés rencontrées pour « défaire la race » et les outils pour y parvenir. Son dernier livre, Judith Butler, race, genre et mélancolie (2022), offre une analyse intersectionnelle de l’œuvre de cette autrice. Selon Hourya Bentouhami, les différentes réflexions sur le genre, l’identité, le langage, la politique, ne sont pas indépendantes les unes des autres dans la pensée de Judith Butler mais sont indissociables.
Enfin, dans un article paru en 2023, intitulé « Qu’est-ce que digérer ? Métabolisme, gastro-nationalisme et reproduction sociale », Hourya Bentouhami mobilise à nouveau ses réflexions autour de la race, du sexe et du politique pour penser la question du métabolisme comme une « construction sociale pour laquelle l’attention à ce que l’on mange, à la manière dont on mange et avec qui, contribue à la fabrication de logiques d’oppression sociale ».
Ce texte a été rédigé par des étudiant·es du master Études sur le genre