Catherine Le Magueresse est juriste et doctoresse en droit. Après quinze années à accompagner des femmes victimes de violences sexuelles au sein de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), dont elle a été présidente, elle a soutenu une thèse sur Les femmes victimes de violences sexuelles masculines confrontées au droit pénal de fond[1](2018). Elle est actuellement chercheuse associée auprès de l’Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (Paris 1).
Ses travaux s’inscrivent dans une critique féministe du traitement des violences sexuelles masculines par le droit pénal. Elle a notamment publié en 2021, Les pièges du consentement, un ouvrage consacré à la réflexion autour de la (re)définition du consentement en droit pénal. En s’appuyant sur une analyse de droit comparé, elle plaide aujourd’hui pour l’inscription du consentement positif dans la définition des infractions de violences sexuelles. Cette définition entraînerait un changement de paradigme. D’une part, elle serait basée sur l’approche des femmes victimes de violences sexuelles, et non plus sur celle des auteurs. D’autre part, elle renverserait “la présomption de consentement tacite” sur laquelle repose le droit pénal. Il s’agirait de passer d’un “a priori, c’est oui” à un “a priori, c’est non”.
Ces réflexions ont une résonance particulière dans l’actualité. Le procès des viols de Mazan a, effectivement, ranimé les débats sur l’inscription de la notion de consentement dans la définition du viol.
Si vous voulez en savoir plus sur la notion de consentement, vous pouvez écouter Catherine Le Magueresse dans le podcast Nous faire justice.
Ce texte a été rédigé par des étudiant·es du master Études sur le genre
Références
- Le Magueresse, C. (2021). « De la centralité du consentement », Les Cahiers de la Justice, n° 4 (4), 613-623. https://doi.org/10.3917/cdlj.2104.0613.
- Le Magueresse, C. (2021). Les pièges du consentement. Éditions X
[1] Le droit pénal de fond définit les infractions et les peines.