Mardi 11 mars 2025, de 17 h à 18 h,
en visio. Sur inscription (s’inscrire).
À la croisée des questions de santé sexuelle et de santé reproductive, l’examen gynécologique est communément reconnu comme un examen particulier. Déployé au Nord, dans une logique préventive de suivi régulier, il fait actuellement l’objet de controverses. En Afrique de l’Ouest, il reste largement mobilisé dans le cadre d’un suivi de grossesse ou dans une visée curative en cas de problèmes précis et demeure un objet peu étudié encore moins dans une perspective de genre.
À travers une démarche ethnographique, l’enquête réalisée par Aurélie Musca-Philipps interroge les pratiques et les représentations autour de l’examen gynécologique mis en œuvre dans différents espaces de consultations d’un centre de santé d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Elle s’articule autour d’observations participantes et d’entretiens réalisés avec des patientes et des soignant·es. Sa recherche met en perspective les représentations des soignant·es et des patientes. Elle dévoile les contours d’un examen médical qui touche à l’intime, les règles qui le régissent, et les instances de socialisation à l’examen. Elle montre comment la consultation représente un lieu de témoignages, de reproduction et parfois de contre-production des normes sociales de genre.
Ce travail intitulé « Derrière le rideau rose : pratiques, représentations et expériences de l’examen gynécologique au sein d’un centre de santé de premier contact à Abidjan », a été mené par Aurélie Musca-Philipps dans le cadre de sa deuxième année de master Études sur le genre. Son mémoire lui a valu le prix du master 2024 du GIS Institut du Genre.
L’auteure présentera ses recherches lors d’une courte conférence, en ligne, animée par Nahema Hanafi, maîtresse de conférences en histoire à l’Université d’Angers.